Paul de Kock

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Paul de Kock

Paul de Kock, né le 21 mai 1793 à Passy et mort le 29 août 1871 à Paris, est un écrivain français de romans populaires, un dramaturge et un librettiste.

Citations[modifier]

Gustave le mauvais sujet (1821)[modifier]

On a beau dire, le cœur, les qualités, le caractères, voilà l'essentiel : une jolie figure, une tournure agréable et de la grâce ne gâtent rien à l'affaire. Demandez aux demoiselles, aux dames même, si ce n'est pas d'abord par là qu'on se laisse séduire... Je sais bien que si l'on n'a que les avantages physiques on cesse bientôt de plaire; cela doit être; c'est une compensation pour les gens aimables qui ne sont pas beaux.
  • Œuvres de Paul de Kock, Gustave le mauvais sujet, Paul de Kock, éd. Jules Rouff et Cie, pas de date, p. 17


[les] parents qui donnent leur fille à un homme qu'elle n'aime pas, la condamnent à ne jamais se livrer au plus doux sentiment de la nature!... Pauvres femmes!... il faut bien de la vertu! et c'est le sexe le plus faible, celui qui est sans cesse l'objet de nos hommages, de nos séductions, qui doit montrer le plus de force, d'insensibilité, de fermeté!... En vérité tout cela est fort mal arrangé, et ces messieurs qui ont fait le code civil auraient bien dû consulter davantage le code de la nature.
  • Œuvres de Paul de Kock, Gustave le mauvais sujet, Paul de Kock, éd. Jules Rouff et Cie, pas de date, p. 29


L'amour d'une femme augmente par les sacrifices qu'elle fait à son amant ; plus elle donne, plus elle s'attache. Chez les hommes il n'en est pas de même : le plaisir les fatigue et la continuité du bonheur les ennuie. Le désir les enflamme, la jouissance les refroidit, et la volupté dénoue les nœuds formés par l'amour.
  • Œuvres de Paul de Kock, Gustave le mauvais sujet, Paul de Kock, éd. Jules Rouff et Cie, pas de date, p. 35


[...] si l'on réfléchissait avant de faire une sottise, si l'on se connaissait bien avant de se marier, [...] alors un vieillard n'épouserait pas une jeune fille ; un jaloux une coquette ; une femme sensible un libertin ; une femme rangée un ivrogne ; une femme aimable un sot ; et un homme d'esprit une dévote. Alors il y aurait quelques bons ménages et les enfants ne ressembleraient pas si souvent aux amis de la maison.
  • Œuvres de Paul de Kock, Gustave le mauvais sujet, Paul de Kock, éd. Jules Rouff et Cie, pas de date, p. 52 et 53


[...] Les femmes pardonnent à un homme qu'elles n'aiment pas de leur faire la cour, elles ne peuvent pardonner à celui qu'elles distinguent de ne point répondre à leur amour.
  • Œuvres de Paul de Kock, Gustave le mauvais sujet, Paul de Kock, éd. Jules Rouff et Cie, pas de date, p. 218 et 219


Frère Jacques (1822 ?)[modifier]

Vous qui cherchez à lire dans l'avenir, combien vous seriez à plaindre, si vos yeux perçaient à travers l'espace et si vos oreilles entendaient toujours la vérité ! L'illusion fut inventée pour le bonheur des mortels ; elle leur fait presque autant de bien que l'espérance.
  • Œuvres choisies de Paul de Kock, Frère Jacques, Paul de Kock, éd. Jules Rouff et Cie, 1877, p. 178


Monsieur Dupont (1824)[modifier]

L'habitude des triomphes faciles fait bien du tort à la vertu ; on ne croit plus à la sagesse, lorsqu'on est si longtemps sans la rencontrer.
  • Œuvres de Paul de Kock, M. Dupont, Paul de Kock, éd. Jules Rouff et Cie, pas de date, p. 37


L'amour donne toujours le désir de plaire ; cette coquetterie-là est bien naturelle ; on veut paraître jolie aux yeux de l'être adoré, et quoi que l'on puisse dire, un peu d'art ne nuit jamais ; il ajoute aux attraits que l'on a déjà, il cache les légères imperfections de la nature. Enfin pour plaire longtemps, il ne faut jamais négliger entièrement les soins que l'on se donnait pour être aimé. Oh ! messieurs les maris !... si vous ne portiez pas autant de bonnets de coton... ce qui vous va fort mal ; et vous, mesdames, si dans votre intérieur vous conserviez toujours cette tenue aimable, gracieuse, qui vous fait distinguer dans la société, peut-être verrait-on plus de bons ménages... L'amour tient à si peu de chose... J'ai connu une dame qui ne pouvait plus envisager son mari depuis qu'elle l'avait vu sans perruque.
  • Œuvres de Paul de Kock, M. Dupont, Paul de Kock, éd. Jules Rouff et Cie, pas de date, p. 104


L'espérance est le charme de la vie, le fluide vital ; elle seule donne l'essor à l'imagination, de l'aliment à l'esprit, des rêveries à l'âme, car nous sommes cent fois plus heureux parce que nous espérons que par ce que nous possédons ; et la position la plus triste au monde est celle de quelqu'un qui n'a plus de vœux à former.
  • Œuvres de Paul de Kock, M. Dupont, Paul de Kock, éd. Jules Rouff et Cie, pas de date, p. 180


Les hommes seront toujours ainsi faits : ils crieront, critiquerons, blâmeront, se plaindront ; mais que la fortune change, ils changeront comme elle, et tomberont le lendemain dans le même excès qu'ils ont blâmé la veille.
  • Œuvres de Paul de Kock, M. Dupont, Paul de Kock, éd. Jules Rouff et Cie, pas de date, p. 341


Soeur Anne (1825)[modifier]

Me voici donc charlatan... Eh ! qui ne l'est pas dans le monde ? chacun le fait à sa manière : les gens en place avec les solliciteurs, les spéculateurs avec les capitalistes, les fripons avec les sots, les hommes à bonne fortune avec les femmes, les coquettes avec leurs amants, les débiteurs avec leurs créanciers, les auteurs avec les acteurs, les libraires avec les lecteurs, et les marchands avec tout le monde.
  • Œuvres choisies de Paul de Kock, Soeur Anne, Paul de Kock, éd. Jules Rouff et Cie, pas de date, p. 259


La laitière de Montfermeil (1827)[modifier]

Que sorti de très bas on arrive très haut, ce n'est point là le mal ; au contraire, celui qui parvient par son travail, qui fait lui-même sa fortune, laisse présumer plus de mérite que celui qui arrive tout porté au sommet des honneurs. Mais ce que l'on ne pardonnera jamais aux parvenus, c'est d'affecter de l'orgueil, de l'insolence, et de croire, en se donnant des airs de grand seigneur, faire oublier le nom et l'habit qu'ils portaient ci-devant.
  • Œuvres de Paul de Kock, La laitière de Montfermeil, Paul de Kock, éd. Jules Rouff et Cie, pas de date, p. 43


[...] un homme qui fait de grandes spéculations doit toujours avoir l'air préoccupé et avoir besoin d'une écritoire ; cela impose aux sots, aux gens crédules, quelquefois même aux gens d'esprit ; il n'y a que les intrigants qui ne se laissent pas prendre à toutes ces petites ruses-là, parce qu'eux même en font souvent usage.
  • Œuvres de Paul de Kock, La laitière de Montfermeil, Paul de Kock, éd. Jules Rouff et Cie, pas de date, p. 48


Les sots ont l'avantage d'être jugés en fort peu de temps, tandis qu'il en faut beaucoup pour apprécier les gens d'esprit.
  • Œuvres de Paul de Kock, La laitière de Montfermeil, Paul de Kock, éd. Jules Rouff et Cie, pas de date, p. 72


On est homme avant d'être philosophe, et ce qu'on acquiert avec sa raison ne triomphe pas facilement des penchants de la nature.
  • Œuvres de Paul de Kock, La laitière de Montfermeil, Paul de Kock, éd. Jules Rouff et Cie, pas de date, p. 282


Le cocu (1831)[modifier]

Ceux qui apportent aux champs les modes et l'étiquette de la ville ne connaîtront jamais les plaisirs de la campagne.
  • Œuvres choisies de Paul de Kock, Le cocu, Paul de Kock, éd. Jules Rouff et Cie, pas de date, p. 352


Un tourlourou (1837) [1][modifier]

[...] à tous ces hommes bourrés de science qui croient devoir parsemer leurs discours de mots techniques que beaucoup de personnes ne sont pas obligées de comprendre, et qui pensent avec cela éblouir, étourdir, et en imposer à leurs auditeurs ; [je réponds], pauvre science que celle qui ne sait pas être claire et compréhensible : elle cache souvent plus de suffisance que de talent.
  • Œuvres choisies de Paul de Kock, un tourlourou, Paul de Kock, éd. Jules Rouff et Cie, 1880, p. 10


Une femme peut toujours sourire à un compliment, cela ne la compromet pas ; et celui qui lui fait la cour est libre de prendre cela pour une espérance.
  • Œuvres choisies de Paul de Kock, Un tourlourou, Paul de Kock, éd. Jules Rouff et Cie, 1880, p. 21


On s'habitue vite aux douceurs de la vie, quoi qu'en disent ces gens qui font de la philosophie à froid, et donnent des leçons de sobriété et de sagesse qu'ils se garderaient bien de pratiquer. Il est dans notre nature d'aimer ce qui est bon, comme ce qui est beau, et lorsqu'on en a goûté on revient difficilement aux privations.
  • Œuvres choisies de Paul de Kock, Un tourlourou, Paul de Kock, éd. Jules Rouff et Cie, 1880, p. 114


Il y a tant de gens dans le monde qui trouvent naturel qu'on leur donne, et à qui cela semble extraordinaire de rendre.
  • Œuvres choisies de Paul de Kock, Un tourlourou, Paul de Kock, éd. Jules Rouff et Cie, 1880, p. 125

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